Trois mille chevaux vapeur, Antonin Varenne

Birmanie 1852. Londres 1858. L’Ouest américain à la veille de la Guerre Civile. Le tout en 700 pages épiques d’Antonin Varenne.

Venu du polar, l’auteur de 44 ans a réussi un coup de maître : un grand livre d’aventure au souffle incontestable.

Tout commence en 1852 en Birmanie, nous suivons Arthur Bowman sergent de la Compagnie des Indes. Choisi pour sa poigne et son sens du devoir, il doit composer une équipe pour une expédition secrète. Je ne vais pas trop en dévoiler pour ne pas déflorer votre plaisir de découvrir le destin de notre personnage, sachez que l’expédition va mal tourner et que vont s’en suivre deux années de tortures qui laisseront le sergent Bowman pour le moins traumatisé.

Lorsque des années plus tard à Londres, une série de meurtres dont les victimes semblent avoir subi les mêmes sévices que celles endurées dans la jungle birmane, Arthur Bowman décide de retrouver le coupable.

Ce roman rappelle par bien des aspects la littérature populaire du XIXème siècle, celle des Dickens et des Dumas, par son ambition et son souffle. Nous voyageons sur trois continents, nous battons dans l’étouffante jungle birmane,  explorons les bas-fonds de Londres durant la Grande Peste de 1858, galopons dans les grandes plaines américaines...
Le style de Varenne est sobre, il sait intelligemment s’effacer pour laisser son récit nous emporter.

Le personnage principal, Arthur Bowman, est une grande réussite. Taciturne, brisé, touchant, il est profondément humain et on fait corps 700 pages durant avec ce qu’il vit. Le récit est violent à bien des égards, le héros est marqué par chaque évènement comme un écho infini à ces deux années de torture dont son corps portera toujours les stigmates. Le destin n’a de cesse de le ramener à ce qui s’est passé en Birmanie, et au fond, Bowman cherchera une forme de rédemption.

Il y a du suspens puisqu’il s’agit de retrouver un meurtrier mais là n’est pas selon moi l’attrait principal du roman. Le chemin est bien plus important que l’atteinte du but, tant au sens littéral au vu des voyages proposés par l’auteur, qu’au sens métaphorique de la transformation psychologique qui attend notre héros.


Je vous encourage vivement à embarquer pour ce voyage, je vous garantis le dépaysement, d’autant que le grand roman d’aventure est plutôt rare de nos jours, alors foncez.


Publié par Lux

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