L‘homme du verger, Amanda Coplin

Amanda Coplin est née en 1981 dans l’état de Washington et a grandi au milieu des vergers de son grand-père. Elle est l’auteure de plusieurs nouvelles parues dans des revues et L’homme du verger est son premier roman.

Et pour un premier, quel style et quelle finesse ! L’histoire se déroule à l’aube du XXème siècle à Wenatchee au Nord-Ouest des Etats Unis. Talmadge vit paisiblement dans son verger jusqu’au jour où deux fillettes y font irruption. Ils vont tenter de s’apprivoiser, de se faire confiance, de s’aimer. Leurs vies basculent lorsque le passé de deux sœurs refait surface.

L’homme du verger nous conte les liens qui unissent les gens entre eux. D’une beauté incroyable, l’écriture est limpide et raffinée, l’histoire oscille entre suspens et émotion et au fil de la lecture je me suis laissée embarquée par ce récit hors du commun. La force de ce livre c’est sa lenteur, il n’y a pas d’enchainement de péripéties et on ne sait pas où l’auteure va nous amener mais on se laisse aller au fil des pages. 

Pendant toute ma lecture j’ai entendu une musique qui s’échappait des mots, une mélodie douce et mélancolique. La sensibilité transpire de ce roman sans jamais tirer vers la tristesse, même si l’histoire n’est ni gaie ni optimiste et c’est là le coup de génie !







Publié par Coraline

Zombi, Joyce Carol Oates

Zombi est présenté sous la forme d’un journal intime, écrit par Quentin P., 31 ans, accusé d’agression sexuelle sur un mineur. Il a une famille, proche de lui, qui ne croit pas à cette accusation, un travail, un logement. Mais Quentin a aussi des pulsions, d’obsédantes et macabres pulsions. Il nous les fait découvrir au fil d’un récit sans concession.

L’écriture de Joyce Carol Oates parvient à montrer l’irrationalité de la folie : Quentin saute du coq à l’âne, ses pensées sont tellement sombres et sans limites, rien ne peut l’empêcher de les réaliser. Il ne sait même pas si c’est « mal ».

Ce qui m’a poussé à lire ce livre c’est ma volonté de comprendre comment il est possible d’être à la fois un gentil frère, fils, petit fils et un bourreau pour les autres.

L’esprit peut-il être sain et basculer dans l’horreur l’instant d’après ? J’ai été déçue que le livre ne traite pas réellement ce sujet, il nous expose platement les pensées de Quentin sans les analyser.

Je me questionne encore sur le sens d’un tel roman : pourquoi l’avoir écrit ? Peut-être, comme pour la folie, qu’il n’y a tout simplement rien à comprendre. 




  Publié par Coraline